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Par tous les moyens !

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9 février 2009

Le laboratoire de ma tour d'ivoire

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Le laboratoire de ma tour d’ivoire_du haut du 13ème étage de la Caravelle

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Tour d’ivoire : position indépendante de celui qui se tient à l’écart de l’action et de l’agitation du monde

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Pourquoi prendre plaisir à ouvrir les portes du balcon afin de mieux entendre la pollution sonore ?

 

Expérience du quotidien: la place de la Caravelle présente un atout acoustique de part l’enclave formée par les immeubles de grande hauteur offrant une caisse de résonance amplifiant les sons et permettant de discerner chacun d’entre eux; elle est de plus représentative d’un lieu stratégique urbain par sa fonction de plaque tournante entre consommation et expression urbaine et d’artère majeure avec la rue de Brest reliant le centre effervescent (noyau) et le quartier Bourg L’évêque (centrifuge)

But : passer d’une connaissance empirique à théorique de l’environnement sonore de la place

Résultats : chaque son est déterminé spatio-temporellement et leur répétition dans le temps peut être généralisée à un cycle urbain de 24 heures

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Principe : élaboration d’un langage sonore dans mon appartement devenu laboratoire, par analogie aux sons de la place perçus de mon balcon que j’intériorise, le tout aboutissant à un inventaire chronologique d’1minute retraçant 24 heures type de la place

Interprétation : la juxtaposition sonore voir le chevauchement subit par chacun provient de la nécessité d’appartenir à une cellule de l’organisme qu’est la ville.

Généralisation: La ville est un organisme autorégulé cyclique qui fonctionne grâce aux  interactions en tension des êtres humains

 

Conclusion personnelle : le plaisir d’entendre ou écouter l’environnement sonore de la place vient de la sensation de pouvoir s’en retirer tout en continuant à faire parti de la machine organique qu’est la ville

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« Ce qui fait de la ville un milieu sous tension, ce n’est pas tellement la concentration de l’habitat, l’état de friction latente & continuelle qui électrise les rapports, la multiplicité des possibles ouverts à l’existence individuelle, c’est pour moi bien davantage l’antagonisme qui y règne entre un système de pentes naturellement centrifuges qui toutes mènent le noyau urbain vers son émiettement périphérique, & en regard, la puissante astreinte centrale qui les contrebalance, & qui maintien la cohésion de la cité. »

Julien Gracq & la ville sous tension La forme d’une ville

 

Le système Terre (Gaïa) se comporte comme un système unique, autorégulé, composé d’éléments physiques, chimiques, biologiques et humains. Les interactions et rétroactions entre ces parties constitutives sont complexes et témoignent d’une variabilité temporelle et spatiale à échelles multiples.”

 

« Voilà exactement ce que nous dit Plotin : toute chose se réjouit, toute chose se réjouit d'elle-même, et elle se réjouit d'elle-même parce qu'elle contemple l'autre. Vous voyez, non pas parce qu'elle se réjouit d'elle-même. Toute chose se réjouit parce qu'elle contemple l'autre. Toute chose est une contemplation, et c'est ça qui fait sa joie. C'est à dire que la joie c'est la contemplation remplie. Elle se réjouit d'elle-même à mesure que sa contemplation se remplit. Et bien entendu ce n'est pas elle qu'elle contemple. En contemplant l'autre chose, elle se remplit d'elle-même. La chose se remplit d'elle-même en contemplant l'autre chose. Et il dit : et non seulement les animaux, non seulement les âmes, vous et moi, nous sommes des contemplations remplies d'elles-mêmes. Nous sommes des petites joies. »

(Gilles Deleuze, extrait du cours du 17 mars 1987 à l'université de Vincennes)

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22 novembre 2008

Objets_Sonore_Non_Identifiés

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Objets Sonores Non Identifiés


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Voici la nouvelle ère où les platines sont remplacées par des plateaux vibratoires et les vynils par des Objets Sonores Non Identifiés de tout acabi; nénuphars et graines de verre, punaises métalliques, fleurs de taule...

La qualité musicale actuelle provient de la capacité à faire ressentir de l'espace dans le son, le loin et le proche,  la musique devient alors un reflet du trait d'union entre espace et le temps, une autre dimension s'ouvre alors... Avec la musique industrielle on ressentait déjà cet espace, ces coups de masse martelant, sifflant dans l'air à chaque remontée, s'écrasant sur l'enclume fracassant l'atmosphère et produisant des projectiles... Le son était déjà sculpture, sons relatifs à l'industrie sculptés grâce à des outils et matériau profanes.

L'impact visuel peut s'ajouter grâce à des performance industrielles notamment au chalumeau le son aiguisé de la roues mécaniques sur la féraille monte en puissance au degré des étincelles.

Ici nouvelle poésie où les objets soumis à des vibrations frémissent, rentre en agitation, s'entrechoquent tels des électrons libres 

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Pour + ==<http://www.untitled-sound-objects.ch/

Label de Pe Lang ==< http://www.leerraum.ch/

22 novembre 2008

« Coup de foudre au Lieu Unique »

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Ce samedi là une Pioupiette (espèce d’humaine en voie de disparition) et moi-même avions décidé de sauter dès le réveil dans un train pour Nantes. En manque de nourriture intellectuelle, l’idée était d’assister à un forum de philosophie au Lieu Unique. Déjà conquises par le discours de Patrick Bouchain découvert au paravent dans un documentaire sur les friches industrielles, il nous tardait de découvrir de quelle manière il avait métamorphosé cette ancienne usine LU en un espace alternatif d’art. « Ne rate surtout pas les toilettes d’en bas ! » m’avais t’on prévenue… Un bâtiment dont on me parle en premier des toilettes tellement elles sont trashs, cela se présage plutôt bien à mon goût.

A proximité de la gare, bordant le canal St Félix, incrusté dans un contexte urbain très graphique -même le design du parking de la gare est remarquable- la façade du LU est sans manière.

Patrick Bouchain représente l’engagement que je souhaiterais pour tous les architectes aussi bien par son choix des matériau, sa vision philosophique de l’homme, sa conception historique du bâtiment, le recyclage architectural…


R E C Y C L E_ La rénovation a la vie dure de nos jours « Grue hier, bulldozer aujourd’hui » tellement il est plus facile de tout raser et reconstruire du fast-food architectural sur un terrain vierge. Pourtant l’usine est un lieu optimale car il fut conçut par nos prédécesseurs dans le seul but de la rentabilité. Ainsi ces vestiges de l’ère industrielle sont spatialement fonctionnels et bénéficient de la meilleure lumière naturelle.

« Pas pour tout garder sous prétexte que le passé est indispensable,  mais au contraire pour le transformer et faire qu’il devienne contemporain. C’est pourquoi j’ai souvent utilisé des bâtiments ou des œuvres d’art pour «mettre en scène» ma méthode».


« J’avais décidé de ne pas construire et de ne faire qu’un acte d’entretien ou de transformation. »


P.Bouchain

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DONNER DU S E N S_ Je prends pour comparaison les parois mécaniques de l’Institut du monde arabe de l’adulé Jean Nouvel, s’inclinant pour suivre la course du soleil. Cette variation technoïde de la lumière provoque-elle vraiment l’effet escompté sur les utilisateurs du bâtiment ? De la poudre aux yeux… En revanche l’onérosité est incontestable. On est bien loin de la paroi du Lieu Unique constituée d’une mosaïque de différents morceaux de verre de récupération. Ici la lumière prend une toute autre valeur, elle est vibrante par la puissance du passé. Je préfère la simplicité poétique au conceptuel anecdotique. Plusieurs attentions sont dissimulées dans le bâtiment, tout comme de vieux barils de pétrole venant d’Afrique qui font office de canalisation esthétique pour le plafond de la salle de spectacle, censés nous rappeler à l’esprit notre criminalité face au pays asphyxié.

P17_08_07_15 Jean Nounou Chichi

H U M A N I S M E_ lieu que l’on peut s’accaparer ; il n’est pas interdit d’apposer sa griffe sur les murs des toilettes, on y est même incité. Les toilettes ne sont pas le lieu le plus glamour d’un bâtiment, elles ne peuvent prendre que de la valeur si chaque utilisateur se sent l’âme d’un tagueur, les toilettes acquièrent une autre dimension, elles sont dotées d’une histoire, d’un passé. A l’instar de l’archéologie, chaque signature est une strate qui devient témoin du temps qui passe. Les toilettes du Lieu Unique sont si densément recouvertes que l’on sent presque le fourmillement du passage de ces centaines de personne.

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Les enfants peuvent faire du roller librement à l’intérieur sans qu’un vigile vienne les réprimander. Il n’est pas interdit de pique-niquer sur les tables du restaurant du hall principal, bien que la salle soit souvent pleine. Il suffit de si peu pour ne pas avoir l’impression d’être un portefeuille ambulant.

H U M A I N _ Ce lieu redonne vraiment espoir à des élèves en architecture ayant la vive impression qu’on les formate. Un hammam dans un centre d’art contemporain ? Vous êtes hors sujet…. De vieux barils en guise de plafond? Quelle idée saugrenue ! Si bien que l’envie de profiter du bâtiment en lui-même à surpasser la conférence monocorde, l’atterrissage à retardement de la veille n’améliorant rien à la situation.

Venues pour écouter de la philosophie, pour finalement prendre le thé entre un clodo qui se fait des confidences et un homme d’affaire lisant son quotidien amphigourique, et nous essayant de croquer non pas un espace mais la traduction d’une ambiance grâce au trait. Lumière tamisée grâce aux ampoules démultipliées à l’intensité modulable (tout cela me paraît cependant bien énergétivore…). Essayer de transcrire cette énergie chaleureuse intraductible… Un bien-être rarement éprouvé

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« Idéalement, la commande architecturale devrait émaner de l’utilisateur. Mais dans nos sociétés, la séparation et la segmentarisation des fonctions sont telles que celui qui passe la commande n’est absolument pas l’utilisateur. Jamais je ne construirai un lieu pour une personne que je ne connais pas. » P.Bouchain


22 novembre 2008

PAVILLON NOIR, un squelette qui tient debout

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Vision originelle via un magazine : "Quelle horreur, cette masse sombre et encore ce satané béton comme si l'asphalte n'offrait pas une palette de gris exhaustive..."

Le but de Rudy Ricciotti n’est pas de « répondre à la commande en édulcorant sa version ». Ce bâtiment un brin ténébreux transcrit des prises de décision franches, n’en déplaise aux élus; l'architecte Rudy Ricciotti à voulut ériger ce monument à l'effigie du chorégraphe Angelin Preljocaj, à qui est destiné le Pavillon Noir (in Aix en Provence). Paraît-il squelettique, on retrouve dans le bâtiment les lignes, les angles, aucunes courbes, on se figure un visage anguleux, des os saillant, la peau sur les os.

L'entrecroisement complexe des poutres de soutien me rappelle le chevauchement des corps de danseurs qui s'entremêlent lors de balais. Entrecroisement paraissant anarchique mais en vérité très contrôlé, ne serait-ce que pour la faisabilité architectonique. Ces fils de béton qui entourent la structure de verre sont en tension à l’image des muscles qui se bandent sous l’effort.

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Pour moi les danseurs évoluent dans une sorte de corps où les os sont les poutres de béton et la peau est représentée par les vastes façades de verre, peau qui fait office d'enveloppe, de refuge humain, qui nous protège mais dès lors que le corps s'exprime et se libère, ses mouvements dévoilent un homme qui se transcende et qui se libère de ses acquis socioculturels - la danse corps qui s'agitent, rend l'homme transparent soumit au déterminisme mécanique de la nature jusqu'alors - verre qui nous protège et nous dévoile

Cette matière me paraît ainsi appropriée et permet au bâtiment de s'insérer pleinement dans l'espace urbain ancien en brique, de part sa discrétion grise et sa transparence lumineuse.

Morale de l'histoire ne pas croire le papier et ce qu'on en dit mais ses propres pérégrinations

"Le Pavillon Noir, avec un Théâtre de 386 places et quatre studios de danse, est le premier lieu construit pour l'activité qu'il abrite, où les artistes pourront mener le processus de création en intégralité, du travail en studio à la représentation sur scène" – A l’inverse du contexte de travail à la chaîne qui entraîne un émiettement des professions, ici on revient à une conception plus traditionnelle en accompagnant au sein d’un même bâtiment l’écrémage de la matière brute, des corps malhabiles, à la confection du produit finit présenté au public.

img003_copiePour plus => http://www.preljocaj.org/

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